l'immédiate
avec Hélène aux yeux de chat, traversant des pelouses vertes dans des matins fragiles. je relis en ce moment Eugène Onéguine et Aurélien : pour dire comme l'amour m'angoisse. bien sûr Onéguine est un russe blanc intoxiqué d'orgueil et Aurélien un vichyssois en puissance, calqué sur Drieu La Rochelle : on peut trouver mieux en matière de références. mais qui d'autre a su dire l'exigence amoureuse et l'impossibilité ? (J.A. point com). je feuillette le livret des incipit des 16 meilleurs romans de la rentrée selon les Inrockuptibles et ne résiste pas au plaisir d'en lire les "meilleurs" morceaux à Hélène : Marie Darrieussecq, c'est officiel, est l'exact contraire de la jouissance - elle réussit tout de même cet exploit d'osciller entre le pire des Duras et le meilleur des Harlequins, ce qui, sans nul doute, méritera bien un prix littéraire prestigieux quelconque... Alizé Meurisse, non contente d'être la fille du traître Eric Besson, se targue d'écrire des futilités ânnonantes du genre "je viens de lire Les Fleurs Bleues pour le bac" ; elle aurait pu mettre ça sur son skyblog : il est évident que les éditions Allia payent plus. le reste est objectivement nul, inutile ou mal traduit, le reste parle - et je n'invente pas - de la pluie en Angleterre, de l'orage à Saint Louis ou de la grêle à Vevey : oh joie immense de la littérature réduite à une banale présentation télé de la météo. seules exceptions à la liste : le monumental Central Europe de Vollmann (traduit par Claro), et un petit volume de David Markson séduisant au possible ne serait-ce que pour son titre, presque trop provocateur mais tellement rafraîchissant : Arrêter d'écrire. question idiote : de tant d'étalages insipides et minauderies éditoriales, allons nous nous trouver forcés d'arrêter de lire ? avant -
après samedi 13 octobre 2007
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