l'immédiate
journal d'O.


pourtant il faudrait ne plus avoir peur - l'autre, le monde, le moi - trois et en miroir, trois et qui ME constituent. je vais, je viens, j'avance, je cherche les traverses et parfois je m'effondre. c'est le vertige terrible - tout à la fois l'appel, l'angoisse, la fascination et l'oubli - le vertige au devenir, quand je suis sur le bord. peut être : lâcher prise, lâcher prise complètement, la chute est un voyage. je sais qu'il est en moi, le noyau sans réponses, je sais qu'il sait, qu'il va, c'est mon noyau de mort monstrueux et d'amour, ma force et ma balafre, la source du rêve puissant qui chuchote dans la nuit : tu ne seras jamais seule. je sais qu'il est en moi, et terrible souverain, c'est de si peu le tenir une obsession de l'extirper, le retirer aux ongles depuis la poitrine folle, un trou, un gouffre, un morceau de comète en fusion ou les longs crocs du loup, c'est ce que je suis sans savoir, ce que je sais sans pouvoir, qui m'inquiète et fascine, ils disent : cette masse immense de l'inconscient. 

je l'appelais pour moi : le jeune homme aux cheveux noirs. 


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dimanche 6 janvier 2008