breathing under water...
... living under glass

(un journal online)

 

index - ego - journal - miroirs - liens - écrire

23.08.01

derrière mon rideau jaune...

derrière mon rideau jaune je cherche du sens à ce qui n'en a peut être pas. je suis montée dormir ce matin dans la blancheur de l'aube. chaleur du premier bain, un peu clandestin, alors que maman dort encore. chaleur des draps, blancs comme au premier jour, mais qui gardent encore la trace, le pli du passage de niko. cachée sous la couette, tombée de sa poche, une pièce de cinq francs ronde comme un soleil d'argent. je l'ai regardée, longtemps, je l'ai serrée dans ma main jusqu'à en imprimer le dessin dans ma paume. il faisait jour, lui devait dormir de l'autre côté du monde. je me suis demandée s'il rêvait de moi.

une ascèse, rien de plus rien de moins.

c'est la condition quasi sinequanone si je tiens à continuer ce journal. d'abord, faire son creux dans un blanc nouveau. une nouvelle adresse. celle-ci n'est que provisoire, j'attends une nouvelle sur free.fr. et puis, se détacher, retrouver son recul. la majorité des journaux online ne m'inspirent rien d'autre qu'un ennui parfait. je les estime pour leur courage à l'exposition, je les envie pour leur légèreté, je les méprise pour la même raison. j'ai tellement l'impression de ne pas appartenir au même clan, tellement l'impression de n'appartenir à rien. écrire me fait mal. de plus en plus. une douleur aigüe, comme lumineuse. l'éternelle mélancolie. la mélancolie d'arriver tellement près de l'essence même des choses à travers l'écriture, mais de s'en trouver séparée comme par une cloison de verre par les mêmes mots qui m'ont amenée là. breathing under water, living under glass...

l'air est doux derrière mon rideau jaune. par la fenêtre ouverte, je sens l'odeur verte des arbres, j'entends les cris des enfants. le temps file mais j'ai l'impression terrible qu'il me survole à peine. un galet poli par les vagues qui ne connait pas la mer.

avant - journal - écrire - après (plus tard)