breathing under water...
... living under glass

(un journal online)

 

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28.08.01

immortelle, comme une fleur, une chanson, c'est pareil

une nouvelle exigence. je vise haut. je vise la pureté, la transparence, je vise la limpidité extraordinaire de l'écriture de soi. je vise le blanc. le blanc poudré de la neige... le blanc poudré de ses mains, cette nuit, qui pianotaient sur mes rêves, j'ai voulu l'écarter, me détacher, je n'ai fait que revenir plus vite encore entre ses bras. c'était comme entrer en couvent, un amour tellement pieux qu'il est charnel, entrer en couvent comme à l'ancien temps, mourir au monde, renaître à lui.

peut être.

et puis le téléphone a sonné vers huit heures. JL qui part en école à toulouse. je suis sûre qu'il a fait exprès d'appeler aussi tôt. JL et ses chemises jaunes on dirait un soleil, il va me manquer, cette année. N évidemment a eu Normale Sup. les trois Normale Sup, Ulm, Cachan, Lyon. N qui ce matin m'envoie une lettre où il réussit à caser des mots tels que mellifluent, polyglotte et lourdeur syntaxique. mes chers, chers, ex-taupins.

 

je vais je viens dans la maison brune, et c'est ici chez moi, et c'est ici la maison de mes parents, la maison de mon enfance, une maison dont je connais les moindres sourires, les moindres cicatrices. la fraîcheur du bas entre les vieux murs, les lustres anciens entre les bougies, et ces escaliers de bois avec leurs marches qui craquent, qui vous saluent au passage, lorsque vous montez pour la première fois ou que vous avez l'habitude de descendre tous les soirs chercher un carré de chocolat. en passant devant la petite fenêtre, une bouffée d'air chaud qui vous prend à la gorge. je monte plus haut encore, dans ma chambre aux plafonds sans fins, ma chambre de princesse à la tour abolie.

rapunzel, rapunzel, let down your hair...

je mets des peignes anciens dans mes cheveux. mes cheveux couleur grand marnier, miel doré. je mets des peignes anciens et je pense aux secrets que je sème dans mes mots. je me demande s'ils vont jamais éclore.

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