lundi 1er avril 2002
new york, la ville étendue sur la mer. l'air libre, épais, qui flotte sur les rues comme un voile. manhattan de glace et de miroir. j'ai peur de me perdre, tout le temps, et pourtant, l'envie folle de me laisser aller à la foule, la foule bigarrée et sublime, qui parle tant de langues, et si fort, la foule qui dévale les rues comme liquide, étendue, jusqu'à rejoindre la mer. dans le lobby de l'hôtel, assise en attendant les bagages, croisé le regard fiévreux de ce jeune homme aux cheveux noirs. jeune, si jeune, et qui, alors que je commence à jeter quelques mots sur un carnet, décroche complètement de sa conversation, se fait ramener à l'ordre par sa petite amie, finit par lui dire de se taire, et que non, il ne veut pas monter tout de suite, on peut bien attendre encore un peu, tout de même ? la petite blonde me regarde de travers. elle lui dit : my mom will love you, she loves everybody ! j'écris. au dos de la note au stylo vert, j'écris. je pense à holden caulfield, à la petite phoebe qui fait du patin à roulettes sur les allées, à la petite fille riche rentrant du tennis, à franny glass, tous ses frères et le bananafish, quand je m'en vais le matin marchant sur l'étendue verte et infinie de central park j'avance jusqu'au bord de l'eau, tout au bord de l'eau. je me penche sur les balustrades. les arbres sont en fleurs, blancs et roses et superbes. le long des lacs les canards très tranquillement font des ronds dans l'eau.
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