breathing under water...

... living under glass

(un journal online)

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vendredi 21 décembre 2001

je dis ça parce que j'ai des mots pour toi.

les filles sont à la patinoire. moi je reste à la maison, j'écris des trucs. ça a toujours été un peu comme ça. les filles faisaient du sport, des jeux de rôle, elles faisaient des tas de choses pour être avec les garçons. moi je restais à la maison. je lisais. enfin non, ça n'était pas toujours vrai. souvent j'étais avec elles. mais alors je n'y étais pas vraiment. un peu en retrait, et pourtant à ma façon toujours en avant. je parlais peu, je ne riais pas fort comme les autres. je restais toujours sur le bord de la piscine, du stade, de la piste de ski. même en classe, j'allais m'asseoir au fond près des fenêtres, du radiateur. on aurait pu croire que je n'existais pas. mais tout le monde d'un seul coup pourtant se fondait dans le silence dès que je levais le doigt.

je viens de renverser toute une bouteille de sirop d'érable sur mon lit. ça fait comme plein de petites gouttes de soleil brun sur la couette blanche, cotonneuse. je suis contente parce que c'est les vacances (depuis quelques mois) et surtout parce que je m'en vais après-demain pour orléans passer noël chez mes grands-parents. X me demande si il y a au moins une fnac à orléans. en fait il me demande ça pour savoir si c'est grand. je lui dis que oui, et aussi que hier jeudi j'ai été à la fnac rue de rennes, que j'ai acheté des trucs, et puis un manteau prune qui ne va pas du tout avec mes chaussures rouges, donc il faut que j'achète des chaussures prune, voilà. j'ai vraiment du sirop d'érable plein les doigts, là.

les filles sont à la patinoire, donc. pardon excusez moi, je suis infiniment infantile aujourd'hui mais c'est parce que ce sont les vacances et que je suis amoureuse. vala. moi j'allais à la patinoire de Crown Center tout l'hiver, j'adorais le retour en voiture à travers la ville illuminée, Amy ouvrait le toit ouvrant (hum?) et je prenais des photos des gratte-ciels trouant la nuit. des gratte-ciels qui trouaient la nuit comme des grands phares. (quelques fois on pourrait presque croire que je me plagie moi-même)

des jours comme ça, du sirop d'érable plein les doigts, il y a cette fille loin qui boit son chocolat (épais, et un peu amer) en tenant le bol entre deux doigts, et moi j'ai comme envie de filer vivre un bout de temps au canada. est-ce qu'il y fait très très froid ? je voudrais qu'il neige et qu'il y fasse très très froid. je voudrais qu'il neige et qu'au milieu du blanc l'on se retrouve là. je ne dis pas tout ça comme ça, je dis tout ça parce que j'ai des mots pour toi.

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