breathing under water...

(le journal d'ophélia)

jeudi 30 mai 2002

la volupté d'être vivante, le reste ensuite. le soir, dans la chaleur de la nuit, j'aime le goût un peu acide des premières cerises, le vent doux dans les arbres, le craquement des vieux disques. je ne veux que cela, rien d'autre. l'amour, la mer, la musique, je me répète je sais je m'en fous, je ne veux que cela, rien d'autre, je ne ferai pas de concession sur ce plan-là, jamais, je veux dire, qu'est-ce que cela peut faire si j'ai peur parfois et si d'autres je suis forte comme la pluie, qu'est-ce que cela peut faire, aussi, puisque l'amour est toujours à venir, et la mélancolie, qu'un jour six pieds sous terre et rongée par les vers (merci mon dieu), qu'est-ce que cela peut faire puisque tout est si bien, partout, toujours, la douleur aigüe le désir de mourir s'abîmer se détruire et puis vivre, tout simplement, c'est pareil, c'est le même jeu,c'est le même étonnement perpétuel superbe qui dépasse tout, et tout le temps, pour le rouge acide d'une cerise, le vent doux dans les arbres et l'odeur de la pluie, profonde, immense, qui remonte de la terre comme du corps des noyés.

 

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