breathing under water... ... living under glass (un journal online) |
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mercredi 13 mars 2002 se laisser aller à la vie comme à une grande vague, un seul désir d'éternité. le soir tard, j'écris l'histoire de la jeune fille qui vient très blanche après minuit. j'écris parce que je voudrais qu'elle vienne encore. j'écris je vais jusqu'au bout de l'histoire, dans la nuit, dans le corps. M m'écrit des lettres très drôles où il me parle de ça : le corps. quand j'avais dix-sept ans et ses mains sous ma robe. je donnais tout ce que j'avais, tout le temps, parce que j'avais peur de ne pas prendre assez de la vie. c'était alors les nuits immenses au bord de la forêt, les baisers fous dans les aéroports, et mon rire, mon rire de folle comme je disais : je voudrais, comme nathanaël, mourir désespérée. bon, évidemment personne ne comprenait. j'étais déjà, très jeune, obsédée par cette vision de la mort, non pas comme une échéance terrible, mais au contraire, comme l'élément qui donne à toute chose son goût, sa couleur, sa place claire et concise dans l'implacable déroulement des mathématiques, - je veux dire : la vie. personne ne comprenait et moi, très libre, j'allais marchant sur le bord coupant des choses, des sentiments, m'abandonnant à tout corps, tout instant, dans une seule grande préoccupation alors : être infiniment disponible au monde, au désir, - je veux dire encore : la vie. j'espérais, comme nathanaël, après avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en moi, satisfaite, mourir complètement désespérée. j'avais seize, dix-sept ans, je lisais, avec la même ferveur ce soir retrouvée : les nourritures terrestres. je me couchais, le soir venant, comme maintenant encore dans mon grand lit blanc, et j'en pleurais parfois de force et de désir, toute entière emportée dans la confiance des amours à venir. avant - journal - écrire - après
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