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jeudi 8 novembre 2001 veiller sur le corps de.
la pluie, sur les carreaux. je me réveille, me retourne. il est
là tout le temps, à côté, en moi. mains blanches, yeux d'enfants. est-ce qu'on finit
par mourir de ça ? la maladie terrible. la maladie splendide. la pluie, sur les carreaux.
le monde peut bien s'écrouler, le monde peut bien s'écouler toute la nuit dans les
caniveaux. déjà je dors dans le rêve, je vis dans le semi-sommeil perpétuel des
merveilleux secrets.
est-ce que ça va durer toujours ?
nous avons mon amour, été créés pour des moments peu communs. |
il y avait les soirs sous le cerisier blanc, les
soirs de solitude l'un avec l'autre, comme des enfants. à sortir de l'ombre de l'arbre
déjà j'étais seule, défaite, abandonnée. tu disais, c'est le jeu, l'immense jeu de la
vie, données à changer, règles infinies. et sur cette herbe noire, noire de nuit,
allongés l'un dans le sommeil de l'autre, à parler de choses que l'on voulait futiles,
qui me brisaient à mort, comme toujours, allongés l'un dans la voix de l'autre, à
refaire le monde en mots, j'étais si dure quelques fois, mes rêves de petite fille, je
me sentais poussée vers quelque chose de bien plus fort que moi, déjà, l'exigence à
venir, la mélancolie merveilleuse de tout ce que je ne serai pas, la mélancolie
merveilleuse de n'être jamais heureuse comme toi. avant - journal - écrire - |
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