breathing under water...
... living under glass

(un journal online)

 

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21-10-01

la pluie battait à tout rompre, mon coeur.

j'ai fait du thé, très chaud, je le bois avec maman, qui est malade, en regardant pauline à la plage. je pense à cet autre film de rohmer vu la semaine dernière, l'anglaise et le duc. quelques fois j'ai l'impression de vivre un peu comme ça, dans un perpétuel décor d'aquarelle. il pleut. j'adore. j'ai pris froid hier sans doute dans cette grande maison triste, à me noyer dans le gris de la pluie et le vert des arbres, j'ai pris froid, mes chaussures rouges étaient toutes mouillées, je les ai enlevées pour les faire sécher, je me promenais pieds nus en collants sur le parquet, il y avait ce garçon très brun aux yeux très bleus qui me regardait, il est venu me parler, me dire qu'on s'était déjà rencontrés, j'ai secoué la tête comme une enfant, j'ai dit, ah bon, je ne m'en souviens pas, dans une autre vie alors ?

un peu plus de thé, il fait froid, lorsque je marchais dans les allées de l'abbaye je voulais que tu sois là, derrière chaque arbre, chaque vitrail, que tu sois là, que tu sortes du vert impeccable, implacable des pelouses (immenses et soignées), que tu viennes à moi et me prennes dans tes bras. mais tu n'es pas venu, et je suis restée là sur le chemin vide en tête à tête avec le vent, à l'écouter chanter, à le laisser danser dans mes cheveux défaits, toute emplie du moment, jeune et fière et heureuse et soudain j'ai sursauté, de l'autre côté du bosquet il y avait deux jeunes gens qui parlaient, discutaient. ils s'échangeaient leur numéro de portable.

all the white horses have gone ahead dit-elle. je suis montée me coucher avec les dernières ombres de la nuit, mon lit n'était pas fait, je suis redescendue chercher des draps, des taies d'oreillers, blanc, tout blanc, dehors la pluie battait le toit, elle battait à tout rompre, mon coeur.

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