breathing under water...

... living under glass

(un journal online)

unfortunatepressedfaerie, by Froud  

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lundi 8 octobre 2001

comme une poupée gigogne

ronronnement de la machine. il y a des coquelicots sur ma moquette. oserai-je vous conter fleurette, madame ? un oeillet en boutonnière, et des yeux insupportablement verts. je glisse dans le vent avec des collants transparents. à la fac, il y a des tas de gens qui ressemblent à des tas d'autres gens qu'on a toujours l'impression de connaître. je regarde tout le monde bizarrement. si ça se trouve, je lis leur journal sur internet.

cécile, superbe, qui marche en faisant de grands moulinets avec ses mains, déclame son Phèdre en plein milieu de la rue, et moi je la regarde, je réponds en riant, zut avec tes bêtises on a raté le bus, allez viens on rentre à pied il pleut et paris est magnifique, on sautera à pieds joints dans les flaques sous notre-dame comme un grands pied de nez à tout ce que l'on ne sera jamais.

orange-cannelle, le goût des soirs d'automne. plus tard je veux  un manoir hanté entre la lande et la mer, avec des chats aux yeux clairs et du vent dans les conduits de cheminée. un phare rouge et blanc, une cabane au canada, un manoir écossais, il vous faudra autre chose madame la romantique ? - mettez moi donc une mansarde à paris, une petit chambre de bonne pour illusions perdues. - ah désolé non je n'en ai plus, ça sera au deuxième, et avec ascenseur.

...

L au milieu de la pièce et qui fait ses gammes. on parle des plaines jaunes de Volubilis, de la mer bruissante au cap Sounion, du de rerum natura traduit à treize ans par Rimbaud.

c'est drôle, cette impression que de par le mouvement que je donne à ma vie (libre, rouge, et tournoyant) tout ce qui doit venir arrive toujours à temps. j'avais le mal d'écrire (un peu, oh, et toujours) et les objets traversiers ont construit des ponts dans le langage par dessus l'océan. ils me tendent la main maintenant. un moment pour rassembler le temps, le vent, mes propres mots magiques (plus une pelote de laine pour tricoter l'absence, un ruban de satin pour nouer mes cheveux, et une poupée gigogne russe à robe rouge où je pourrais dormir d'un sommeil multiple), un moment donc et tout va refleurir.

on se tient la main très fort et on fonce ? ...

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lui, loin, qui quelque part sourit, et ça me fait sourire aussi.