breathing under water...
... living under glass

(un journal online)

 

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11-09-01

est-il trop tard pour se baigner dans le lac de genève ?

toutes mes amies sortent avec des allemands. des allemands musiciens de trente ans. quelques fois, je trouve cela inquiétant.

lull qui parle beaucoup, et dans toutes les langues. on se sent bien chez elle, on est au chaud, sa mère me raconte ses péripéties de jeunesse en remuant la salade, je me souviens de la première fois où j'ai rencontré lull, un weekend avant de partir, moi aux états-unis, elle en russie, d'ailleurs aucune des lettres que l'on s'est écrites n'est jamais arrivée d'aucun des deux côtés, la première fois donc, il y avait eu ce déclic, ce courant terrible, elle m'avait pris le bras, ne l'a plus jamais lâché, nous avions passé la nuit à nous raconter nos vies dans une salle de bain où les baignoires avaient des pattes de lion.

le soir dans sa chambre avec un allemand qui ronfle, les petits secrets les grandes espérances, la chaleur de la couette, la magnifique présence.

...

j'ai rejoint ma grand-mère à la gare d'austerlitz pour la remettre dans le TGV gare de lyon. je venais de montparnasse et j'allais vers la gare de l'est. j'avais envie de partir avec elle, j'avais envie d'aller en belgique, en suisse, pourquoi pas en allemagne ? j'avais envie de rues grises, de vieilles églises. j'avais envie de tout laisser un moment dans le suspends, de m'installer chez une vieille dame dans une chambre aux rideaux rouges, avec une baignoire aux pattes de lion. je voulais le lac de genève, de toutes mes forces je voulais le lac de genève et j'ai commencé à rire, à rire toute seule en me trouvant très bête, à me dire, oh oh , on dirait bien qu'il est temps de relire belle du seigneur.

si je me répète, faites moi signe....

...

petit café avec mon père, mon oncle et ma grand-mère, un moineau vient picorer ma tarte à l'abricot jusque dans mon assiette. je fais le tour de paris alors que j'ai envie de quitter paris. en traversant un pont quelques minutes plus tard j'ai changé d'avis, changé d'envie, je me dis que si paris quelques fois m'est tout gris et m'ennuie, il suffit de le voir tranché en deux par la seine pour qu'à nouveau il reluise et me grise. et donc ? je lis de nouveau the age of innocence (wharton), les filles du feu de nerval, et l'érotisme de bataille. signe que je suis vraiment fatiguée : je confonds le M doré de Métropolitain avec celui de Mcdonalds.

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