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(un journal online)

 

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24-09-01, bis

quand je suis triste c'est que j'ai froid à l'intérieur

quand je suis triste c'est que j'ai froid à l'intérieur. c'est que mes os s'entrechoquent sous ma peau. quand je suis triste c'est qu'il y a une faille, une brèche, qui laisse entrer le froid et le vent très blanc du néant. le blizzard (bizarre).

alors je prends des bains bouillants plein de bulles. je me fonds à la chaleur de l'eau et je la laisse noyer ma tristesse. si ça ne marche pas, j'allume un feu dansant dans la cheminée et j'y fais brûler des chamallows. si ça ne marche toujours pas je t'appelle en catastrophe pour que tu viennes me réchauffer dans tes bras. mais tu n'es pas là. alors je remplis ton absence avec des mots, de la musique, du silence.

ma petite voisine est passée. elle m'a apportée des noix fraîches et du thé. elle a dit : vous avez changé, vous avez raison, il faut changer à chaque saison.

 

j'ai erré un moment dans la maison tout à l'heure. je me suis dit, il faut que j'arrête ce journal. il faut que j'arrête, que je laisse les choses aller. il faut que j'arrête parce que je ne sais plus pourquoi, pour qui j'écris. je n'appartiens pas à tout cela, ces blablatages du jour, ces risettes dans le vide, je n'y ai jamais appartenu, je n'écris pas pour qu'on m'aime, je n'écris pas pour qu'on m'envie, j'écris parce que je suis vivante et que, l'air de rien, ça m'étonne toujours un peu.

c'est la Belle Dame qui a raison, comme toujours. les objets sont magiques. je pense à Breton et son obsession sur une cuillère en bois, un chausson de princesse au bois dormant. je pense à mon fétichisme de petite fille, mes rubans d'enfant, mes livres blancs, les orchidées-soleils que tu as semées autour de moi. toujours je vais marcher dans la vie avec ça. la force que je tire d'une phrase, de la couleur d'un fruit, du goût d'une chanson. la force que je garde d'un instant au soleil, quand tu tenais mes mains dans les tiennes, la force que je garde d'un moment volé, un instant sublimé. et il y en aura d'autres. il y en aura tellement d'autres. quand je suis triste c'est que j'ai froid tout à l'intérieur. quand je suis triste c'est que j'ai besoin de toi, de tes mots, de tes mains, de ta chaleur.

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