mardi 3 décembre 2002
au théâtre de la Bastille une très belle pièce russe (d'Evguéni Grichkovets) et les très beaux yeux (noirs) du type à l'entrée qui me regarde avec insistance alors je le regarde avec insistance aussi, mon oncle débordant d'enthousiasme et parlant à moitié russe m'emmène dîner au bistrot du peintre rue ledru-rollin, manger de la viande rouge et boire du vin de cahors pour parfaire ton éducation, il me parle de dostoïevski et d'antonin artaud, il parle de la tristesse et il parle d'écrire à tout prix, de s'accomplir dans l'écriture à tout prix, de ne fréquenter que les gens qui nourriront cette écriture et ne lire que les livres qui pourront la soutenir, ne surtout pas perdre de temps, il veut me présenter un ami très bien à ce propos et qui tombera comme une mouche, quel âge il a ce type ? je demande en riant et il me répond le plus sérieusement du monde : plus de trente ans ma chérie tu sais bien que tu peux me faire confiance pour ça.