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l'immédiate
journal d'O. |
jeudi 14 novembre 2002 deux heures de sommeil, je vais dans la ville comme en rêve. je glisse dans les couloirs, les jardins, les rues blanches et qui palpitent dans la lumière. je glisse, je suis le battement de mon coeur, le clac-clac de mes talons sur les trottoirs, je traverse comme aveugle la foule de la belle jeunesse qui fume et rit et parle fort, quand elle s'ébranle tout d'un même mouvement vers la leçon de littérature du jour, amphi B, fac censier, je presse le pas et tourne de l'autre côté. L me rattrape, m'embrasse, me dit en riant : toi ici, mais il va neiger ! elle me prend le bras et me ramène chez elle, me nourrit, me couche dans des draps frais. je dors comme un bébé. je rêve de grandes ailes bleues et rouges et qui palpitent dans la lumière. le soir, dans un restaurant du côté de l'opéra, je passe la moitié du repas dans le regard ondoyant d'un très bel homme, les yeux clairs, la bouche charnue, les mains fines, anglais, comme il se doit. |