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l'immédiate
journal d'O. |
samedi 16 novembre 2002 sous mes paupières passent encore de grandes ailes de soie rouge et qui palpitent dans la lumière, à chaque instant et comme en rêve j'en sens tout le mouvement, le long battement qui va et puis résonne en moi. toujours monter aux mots comme portée par la houle, un secret, un bateau, chevaucher le langage comme on chevauche la mer, ou bien le corps d'un homme, l'infinie mélopée qui dit l'amour, les couleurs, la douleur parfois et puis toujours : l'éternel étonnement d'être seulement vivant. écrire, parce qu'il n'y a que ça, parce qu'on ne sait rien faire d'autre, et si on savait faire autre chose pourtant c'est certain on ferait autre chose, d'ailleurs on n'a pas vraiment choisi d'écrire, à un moment les mots étaient trop forts et puis recouvraient tout, c'est tout. |