l'immédiate

journal d'O.

samedi 5 octobre 2002

à la librairie Compagnie, le jeune homme blond qui suivait du doigt tous les livres des rayons de littérature russe avait disparu. les têtes de gondole avaient déjà changé de visage. on avait remplacé l'exemplaire du château de cène que j'avais acheté l'avant-veille. hélène cherchait le jeune homme blond partout avec un air qui voulait dire si je le trouve tu vas au cinéma toute seule. je mourais de faim. je ne voulais que du sucré, du licoreux. hélène me mettait dans les bras les lettres de kafka à milena (pour me soigner ?). je la regardais grimper avec ardeur sur les échelles de cet autre librairie de la rue des écoles comme dans une vieille bibliothèque et je pensais : à défaut d'un homme, toujours chercher un bon bouquin. au cinéma, la présence rapprochée d'un couple particulièrement langoureux dans la file d'attente nous plongeait dans l'intense contemplation de la façade de l'immeuble d'en face tout en train d'être rénovée. je me laissais engloutir dans les profonds fauteuils rouges. j'avais envie d'être avec vous. marylin monroe mettait ses sous-vêtements au frigo en plein été et puis faisait tourner la tête du type le plus marié de new york. hélène souriait en coin. de ce désir fou, de l'interdit même rien ne peut m'apaiser.

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