l'immédiate

journal d'O.

mercredi 18 septembre 2002

tout doucement la fièvre s'estompe, je retrouve mes forces, le sourire et la voix. tous les jours il appelait et tous les jours je décrochais et restais silencieuse, allongée dans mon lit, il fallait alors qu'il se contente de ça : le souffle de ma respiration et puis quelques mots chuchotés quelques fois, avec douleur, sur la corde, un murmure. ça voulait dire aussi : je vous aime, en secret. le reste du temps je dormais, je rêvais, je lisais tender is the night et j'avais envie d'aller en suisse, prendre le soleil et la neige, d'ailleurs j'irai bientôt (c'est décidé) voir Julie à Genève. il va dire encore : mais vous fuyez tout le temps, et c'est vrai, je m'en vais tout le temps, je n'ai d'attaches nulle part, à peine des préférences, et lui je le préfère à tout, en secret. il y avait un moment où je croyais qu'il fallait faire les choses comme tout le monde pour qu'elles soient bien faites et puis je me trompais, l'amour je l'ai trouvé toujours dans les interstices du destin, les brouillons, les serments qu'on cachait, c'était loin des lumières tissé en alternance dans le langage et le silence qu'on le faisait le mieux et qu'on le protégeait, sur le monde éclatant bienheureux et puis brillant comme une émission de télévision ou un premier roman il ne fallait que tirer les volets pour être à nouveau tous les deux, en secret.

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