l'immédiate

journal d'O.

vendredi 27 septembre 2002

et puis d'un seul coup, c'était fini. il avait le droit d'être odieux, et pas moi. je me sentais idiote, flouée, prise d'une colère folle, la colère de n'avoir pas mon mot à dire, mon droit de parole. hélène douce recevait ma colère. je m'essayais à pleurer, sans succès. dans la vitrine chez Compagnie il y avait son bouquin et je voulais le déchirer. je faisais les quatre cent pas sur le boulevard en criant après tous les sales types de la terre. j'avais envie de voir X, qu'il m'emmène manger des omelettes géantes au Petit-Suisse, qu'il réinvente ça pour moi encore une fois, la seule façon d'apaiser le coeur. rue des canettes, je soutenais l'oeillade vulgaire d'un type avec la plus grande froideur. hélène m'emmenait acheter des bouquins en anglais (cas de crise majeure). je croisais G par hasard rue de l'école de médecine et lui tombait dans les bras. plus loin encore que la déception, je me sentais emportée par la colère, le mépris, la désillusion. je courais au métro. je me perdais. vous m'attendiez au coin de la rue. à votre premier sourire, idiote et béate, j'oubliais tout, j'étais à vous.

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