l'immédiate

journal d'O.


jeudi 3 avril 2003

pourquoi est-ce que j'aime tant Le Mépris ? est-ce que c'est la couleur ? la lumière ? la moue boudeuse de Bardot comme seules les blondes en ont ? il y a la Villa Malaparte bien sûr, église-bunker surréaliste perché sur les rochers dans tout le bleu du ciel et le bleu de la mer, délavé par les vagues comme le coeur de Camille. le coeur de Camille lui ne rouille pas. rien n'a d'emprise sur lui. sa froideur et son maintien sont de l'ordre des dieux grecs et des statues de sel. j'aime l'implacabilité peut être. le point de non-retour. le jugement presque divin. la beauté folle de la femme en colère. quoi d'autre ? tous ces personnages qui parlent des langues différentes et se comprennent - les deux seuls qui ne s'entendent plus sont ceux pourtant qui partagent la même langue maternelle. c'est peut être ça que j'aime. le soleil tragique, inaltérable, délirant, le soleil tel que je me le suis pris dans les yeux en Grèce à quinze ans : le début de la mélancolie. c'est sans doute ça que j'aime. ça et puis Bardot disant à Piccoli : "si tu m'aimes, tais-toi".

avant - écrire - après
ego - journal - archives - blog