l'immédiate

journal d'O.


lundi 21 avril 2003

rideaux tirés sur la grande salle de danse, yeux clos et en silence, un après-midi de tango. dehors la pluie et les lourdes branches des arbres battaient la mesure aux fenêtres, P me faisait chavirer et très vite enivrée du mouvement de mon corps je me laissais aller à son pas souple et sûr filant sur le parquet. il se tenait très droit et moi toujours cambrée, donnant le dos, hiératique et joueuse, échouée à l'autre, la confiance offerte comme en amour à un homme inconnu. il disait : le tango c'est la pensée triste et qui se danse. le corps en disponibilité. la salida douce du coeur à l'abandon. je me fondais à ses pas. je me sentais soudain très libre enserrée dans ses bras. il allait vite. je n'ouvrais pas les yeux une seule fois.

avant - écrire - après
ego - journal - archives - blog