l'immédiate

journal d'O.


dimanche 20 avril 2003

à défaut d'un bateau pour le Brésil, j'ai pris le train pour Bourges au tout petit matin. il pleuvait et l'air était chargé de l'odeur de l'eau et de la terre. le train courait tout à travers la Sologne et la pluie - dans les sous-bois de bouleaux et fougères B me disait : ça ressemble à la Russie. il lisait le journal en l'ouvrant très grand devant lui. la gare était vide. les radiateurs ronronnaient comme en plein hiver. on a pris un café et des tartines en haut de la rue Moyenne. je reconnaissais la ville tout doucement. l'air était lourd comme en attente de l'orage. on entendait de très loin les premières balances pour les concerts du lendemain. la pluie grésillait sur les bâches en plastique des boutiques. j'ai pensé que je pourrais essayer de vivre hors de vous un moment.

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