l'immédiate

journal d'O.

rouge et or pour l'été

 

samedi 12 juillet 2003

la journée est passée sans encombres, de temps en temps énervée d'une couleur, un bruit, la lumière folle aux yeux mais je tenais le cap, le soir tout à tâtons les plombs avaient sauté et puis on en riait, on jouait dans le noir et dans l'eau un peu comme des enfants, je passais une robe rouge, me sentais souveraine, m'en allais dans la ville et soudain coeur cassé en deux sous les arcades je m'écroulais pleurant dans les bras de Vincent. c'en est trop de cette chaleur, de cette colère mouvante, ces longues processions insensées dans les yeux vides des rues, c'en est trop de ces nuits qui viennent nous trouver seuls, arrachant à la vie quelque sourire malsain, quelque illusion du corps, - mon corps délirant me dégoûte et m'affole et m'enivre et puis me noie sans fin. V ne dit rien, il fume très tranquillement, il s'installe pour écrire et m'installe pareillement. je déchire mes cahiers. envie de m'abîmer. les larmes me prennent tout le temps. je te raccompagne dit-il et l'on marche en silence dans les rues de la ville, improbables et superbes. j'aime sa voix, son écriture, sa violence, ses mensonges, cette façon qu'il a d'être sauvage à la vie et si tendre avec moi, - devant la très grande grille comme des adolescents soudain sa bouche dans mes cheveux j'ai trouvé mon refuge.

avant - après

index - journal - ego - archives -

© 1999-2005