l'immédiate

journal d'O.


samedi 24 mai 2003

au petit matin dans les rues blanches, cheveux défaits et comme rassurée de la nuit par la pluie froide qui tombe au sortir du métro - j'aime ces premières heures absentes d'elles-mêmes toutes entières projetées dans l'attente du soleil, des voitures, de l'agitation douce de la ville réveillée. je traîne un peu fatiguée dans les rues et le bruit des rideaux de fer que l'on tire, les feux qui clignotent dans le vide, l'odeur chaude des boulangeries - là-bas un homme fait son jogging ailleurs d'autres s'en vont travailler et moi je reste ici un moment en suspends idiote et bienheureuse dans ma robe toute froissée à discuter de tout de rien et puis surtout de lui avec le boulanger, je pense que tout est bien, que la ville reprend en surface son mouvement régulier, je peux aller dormir maintenant, rêver des rêves profonds puisque à l'extérieur tout est en marche et tout fonctionne, le tic-tac rassurant des horloges et les journaux du jour empilés dans les kiosques, une minute parmi d'autres, la une du jour dans les encres qui s'étalent, le temps et la ville qui déroulent leurs longues mains de machines, divines et infernales.

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