l'immédiate

journal d'O.


vendredi 30 mai 2003

Cécile en robe décolletée noire à pois, c'est la dolce vita. on boit du vin dans les cafés. on sort brusquement se promener. l'été tout entier est à nous. si on partait pour l'Italie ? tes mains tremblent sur ton verre. je reconnais toute ta tristesse. il ne faut pas aller trop vite. il faut chercher la bonne vitesse. vingt ans tout neufs et l'on voudrait le monde, et l'on a cru que l'on aurait le monde, le monde est là pourtant et il t'échappe à chacun de tes pas. la tristesse vient encore, la peur, le désarroi - ne cède pas. il faut je crois s'en aller dans la vie comme on danse, tanguante et emportée, confiante en son propre mouvement, les yeux toujours fixés sur ce point sur le mur, ce point précis que tu choisis, qui, lorsque tu virevoltes, parce que ton regard invincible s'y accroche s'y tient et y revient, t'empêche de tomber.

Cécile très belle et qui l'oublie. je marche à côté d'elle et la protège.

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