l'immédiate

journal d'O.


samedi 31 mai 2003

c'est extraordinaire, ces trains qui filent à toute allure dans le soir bleu et la campagne, les prés, les eaux, la toute dernière lumière. j'arrive quand les lampadaires s'allument sur les boulevards. parking désert. le bitume encore chaud et qui sent le soleil. je marche pieds nus sur les lignes blanches. l'ombre verte des arbres porte le murmure de la rivière. il faudrait noter chacun de ces instants, instants sans importance, instants marqués du sceau mêlé du bonheur et de l'enfance. le soir avec C on partait marcher sur le ruban de route qui menait au château. le bruissement des moissonneuses batteuses emplissait la montagne et puis faisait danser les blés. la mer alors était blonde et bougeait d'une seule vague. marchant avec C, et riant, et criant, il me semblait parfois avancer funambule sur le bord jaune du monde ou bien de l'horizon.

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