l'immédiate

journal d'O.


mercredi 5 mars 2003

robe noire, rouge à lèvres, un verre de gin et des renoncules dans un vase - j'écoute en boucle Lloyd Cole : perfect skin. je tombe de fatigue. ça m'est bien égal. à l'avant du bus je regarde la ville arriver à toute allure. pourquoi les retraités ont-ils toujours cet air calme et posé et sérieux comme si plus rien ne venait jamais les étonner ? le métro est plein de pubs indécentes. à la télé on vend des figurines de GI. tout le monde trouve ça normal. tout se vend pourvu qu'on y mette les formes. si je partais ? le 47 est dévié à cause d'une manifestation contre la guerre. qu'est-ce que ça peut bien vouloir encore dire ? c'est la semaine prochaine que le spectacle commence. une femme s'assoit à côté de moi. elle porte en elle quelque chose de très doux, très attirant. elle me parle d'Oran où elle est née. la lumière de là-bas c'est quelque chose qui lui a toujours manqué. je ne connais Oran que par les livres. je crois que je sais ce qu'elle veut dire pourtant.

le bus bloqué dans les embouteillages est une île ; nous parlons avec le naturel des gens qui sont sans attaches et qui se reconnaissent.

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