l'immédiate

journal d'O.


vendredi 28 mars 2003

gare du nord, je déjeune seule dans un petit restaurant indien. les cuisiniers chantent derrière les paravents. la salle est vide. une lumière immense tombe de l'avenue. je continue mon chemin. au fond du bus un petit couple de vieux se tient gentiment par la main. je voudrais pas vieillir seule. je voudrais pas n'avoir jamais à m'occuper que de moi. je regarde la ville par la fenêtre. les vitrines claires, les gens derrière leurs étalages, les gamins qui fument, appuyés contre le mur des lycées, avant de retourner en cours. il y a des bouchons rue du renard, c'est à cause des travaux, un type me sourit doucement, je descends. je marche jusqu'à la seine. je me penche sur les balustrades. rien que j'aime tant que Paris depuis les ponts, les bords de l'eau, les quais, le vingt-et-unième arrondissement. j'achète des cartes postales aux bouquinistes. je m'amuse, je parle anglais, je joue les touristes. rive gauche je rejoins l'agitation douce des petites rues. le vent file sur le boulevard saint-germain. il y a du monde au luxembourg. c'est bon. la ville fonctionne. tout est à sa place et tout s'enchaîne doucement. les types en chemise blanche et cheveux en bataille ont envahi les terrasses des cafés. on entend quelqu'un jouer du piano dans les étages d'un immeuble de la rue de Fleurus. je descends dans le métro. la rame file en avant et puis je ferme les yeux.

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