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l'immédiate
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9 sur l'échelle de Richter 01.11.03 Céline voulait aller danser, on a fait les adolescentes bienheureuses et frivoles qui passent de pièce en pièce tout un après-midi pour essayer mille fois et de mille façons différentes toutes les robes jetées à bras le corps sur le lit, la pluie tombait très noire et j'avais trouvé des vieux disques, charles aznavour à toute berzingue en mettant mon mascara (helena rubinstein), c'en était presque trop de tant de légèreté, mon coeur battait bizarrement et je pensais : pour combien de temps ? on est parties dans la nuit, une table réservée avec du gin-tonic, quand Pierre est arrivé il a montré mon décolleté il a dit : c'est quoi ça, une faille sismique ? il buvait dans mon verre, il me suivait partout, je l'emmenais danser sur une piste vide devant cent yeux braqués, il était beau, très beau, ses seize ans fiers et tendres sous son hâle de l'été - mon cousin préféré. il y avait des couples tout autour de nous qui s'embrassaient sans cesse, la tête consciencieusement penchée chacun de leur côté, les baisers programmés - à la fin d'un slow alors qu'une fille s'écartait de l'étreinte torride d'un type en lui demandant de la rejoindre plus tard, l'autre s'est écrié : oui, si je te reconnais ! je m'amusais comme une folle. au bar, un type insistait pour que je lui donne mon numéro de téléphone, je lui ai gribouillé toute une floppée de chiffres sur le dos de la main, et, devant son air étonné : surtout n'oubliez pas, il faut faire l'indicatif pour Tokyo. je dansais yeux fermés. la foule folle me berçait. il n'y avait plus rien que mon corps, coeur battant, avec cette basse profonde dans les veines qui réenchante la chair, qui l'emmène hors d'elle-même - je goûtais l'abandon - Pierre veillait à ma vertu - quand un type s'en venait dangereusement vers moi il s'écriait très fort : 9 sur l'échelle de Richter !
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