l'immédiate
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la beauté 31.10.03 il neigeait sur l'Aubrac ce matin, une neige douce et brillante comme faite de paillettes, qui modelait les pierres et masquait les sillons - mon coeur lisse comme les plateaux sous le vent - mes deux mains bien à plat blanches et sans traces du temps - je roulais sur les routes gelées par la nuit froide, les forêts pétrifiées tintantes comme des clochettes, avec le vent qui souffle et qui lisse le pelage, son cri montant aux loups, son appel entêtant, mon ivresse légère sur les chemins de terre, les traces de mes pas qui s'effacent derrière moi, qui me perdent au silence, pour marcher toute la vie jusqu'à tomber épuisée, que je dorme aux forêts comme au creux chaud d'un rêve, d'un animal nocturne, disparaître sans un cri dans le blanc, la beauté, personne n'en saura rien.
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