l'immédiate
journal d'O.

 

 

la complicité

21.09.03

la nuit avec ma soeur on rit comme des folles dans la chambre de l'enfance - dis tu te souviens du jour où, et puis du moment quand, et de toutes les fois etc - l'été est passé en coup de vent et ce fut peut être le plus bel été du monde, l'été de ses dix-huit ans, de mes vingt-deux ans, des larmes chaudes amères de rage et de colère à Avignon quand comme au bord du gouffre j'appelais mon père et puis qu'il me disait tiens bon ma fille, sois une teigne, plus tard dans le mois d'août je retrouvais avec L l'insolence légère de nos adolescences et l'on s'en allait loin dans l'amour, la lumière, je mettais de vieux disques, on dansait dans la nuit, au bord de la chaleur on dînait aux bougies et puis on exultait, la vie était facile, je préparais d'autres voyages vers le soleil - la nuit avec ma soeur et tout le jour encore chaque instant qui s'en vient est un moment heureux, d'étrange complicité, de confiance yeux dans les yeux : au matin notre grand-père nous dira qu'il nous a entendues rire dans la nuit et qu'il ne savait pas s'il était en train de rêver ou bien si c'était vrai et puis alors qu'il était heureux, tellement.

 

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