l'immédiate
journal d'O.

 

 

un métro pour Buenos Aires

16.08.04

Paris, ma grande belle étrangère - c'est la légèreté. je marche en souffle dans la ville vide comme portée par un amour neuf, un secret. L me tient la main serrée. dans le métro déserté monte un garçon avec une très petite valise, c'est S, il nous parle avec beaucoup de douceur, tant de douceur dans une rame qui va vite, très vite, et la cruauté morbide des néons. nous descendons aux Filles du Calvaire, pour le nom. j'ai dans la poitrine une aiguille fine qui me traverse de part en part, je monte les escaliers en courant, tout de suite dans l'appartement tatoué d'affiches de cinéma je sens que quelque chose va m'emporter - P prépare le maté en silence - il me semble sans cesse que je vais m'évanouir, je rêve, il y a une carte du monde au dessus du lit de P, et il faut jouer aux fléchettes sur cette carte pour savoir quelle sera la prochaine destination - n'est pas exclue du jeu l'éventualité que la fléchette vienne se piquer entre ses draps.

 

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