l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

le caprice

13.02.04

ah la petite fille fière qui court dans le couchant, sur Omotesando qui achète des images, des crayons de couleurs et des fleurs, par brassées, la gamine insouciante qui sourit, au hasard, qui traverse en vélo les grandes avenues, manquant se tuer dix fois oui mais bon, en talons, avec dans son sac blanc tout Baudelaire, en Pléiade, pour lire dans les jardins ou au Starbucks café qui surplombe Shibuya, dans le petit bus rouge qui roule vers Ebisu l'enfant de vingt-trois ans regarde le visage déformé par les rides d'une femme qui a dû être belle, c'est insupportable oui mais il reste un petit peu de temps, à qui donc la donner toute cette douceur du corps, à qui l'abandonner qu'il la polisse encore, ça commence à bien faire de dormir seule la nuit, c'est une honte totale, une tristesse, un gâchis, et la voilà furieuse qui s'exclame dans la rue, prenant Dieu à parti maintenant que ça l'arrange : j'exige sur le champ de tomber amoureuse !

 

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