l'immédiate
journal d'O.

 

 

chaque pas

05.06.06

Bruxelles. église saint-paul de quelque chose, tous les hommes en jacquette, les femmes et leurs étoles de soie lointaine, Kjersti, Anu, Trevor à part à gauche du choeur et pour qui je traduis toute la cérémonie - c'est simple et heureux comme dans notre adolescence américaine - et les voitures démarrent, dans la cour en gravier, vers le château de famille à la sortie de la ville. ma petite marquise belge, ma complice, mon amie se marie aujourd'hui - j'explique au téléphone à ma soeur : avec un baron aux yeux bleus, je crois qu'elle se déclasse. il y a des gens très amusants - des vieux militaires en galons, des évêques circonspects, beaucoup de tulle, de satin rose et de fleurs fraîches, piquetées sur des vieilles femmes aux grands gestes, et puis toute une floppée de jeunes étudiants à particule descendus de Louvain, ou débarqués de Yale, avec Tre toujours impeccable, la grande désinvolture, qui me donne le bras pour traverser le parc, et en qui je retrouve tout l'accent du souvenir. à table, mes deux belles scandinaves tanguent maintenant comme la mer. I'm so drunk, dit Anu. You're so Finnish, lui rétorque Kjersti. toute la foule s'est dispersée dans le champagne et les couleurs de la grande cour. ça et là les flambeaux brûlent pour le bal. je marche dans le dernier rai de lumière qui traverse l'étendue d'eau verte et brillante de la pelouse, j'avance comme dans un rêve, avec mon ombre immense, chaque pas est important.

 

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