l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

mayday

01.05.04

je ne retiens rien, je ne saisis rien, on dirait que tout m'échappe dès lors qu'entre mes mains, c'est la lumière sur les avenues, c'est l'odeur du café frais qui s'en va, qui cède la place de suite aux grandes fleurs rouges des massifs, je regarde et j'oublie les yeux bleus de celui qui doucement me sourit, je monte les escaliers et je sens la chaleur, la caresse sur la peau, je me lance au hasard dans les salles de cinéma, les livres et les images, oui tout le temps et partout jusqu'aux trains silencieux qui quittent Tokyo au soir, avec B qui m'emmène et je ne pose pas de questions, sur les terrasses du bord du monde, quelque part au loin dans la nuit la mer murmurant son désir, il y a un type dans l'appartement bondé qui parle d'amour scientifique, c'est fou comme ça me fait rire, et je touche ma poitrine, je sens la flamme vivante, la seule qui ne m'élude pas. pourquoi les Français parlent-ils autant ? me demande Hiroyuki très doucement, et je dis je ne sais pas, tu n'as qu'à leur demander.

 

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