l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

au temps jadis

02.05.04

extraordinaire, la petite crêperie d'Harajuku où m'entraîne Sanae, un repaire de filles où soigner ses tristesses, avec du chocolat, des confitures maison et du vrai cidre breton crépitant sous la langue, de belles grandes tables de ferme posées sous les fenêtres, des bancs et des fauteuils, on se croirait chez soi, chez soi comme en vacances, la maison de l'enfance, les chats entre les jambes, les cadres sur la cheminée, dehors c'est la mer assurément, les prairies, les étangs, qui sait ? le col de la Croix-Morand, et il y a du soleil, des souvenirs plein les arbres, qui brillent comme des fruits entre les branches, et qui ne s'abîmeront pas, dehors il y a les rires, les cris, les cerfs-volants, les enfants que l'on fut et ceux que l'on fera, tout une vie secrète et passionnée du monde, l'odeur des grandes fougères, dans les sous-bois le soir, avec les mousses profondes où les pas laissent leur trace, le jaune piquant des blés, les landes immenses du ciel, la mer, le sable entre les pages des livres et le pain des sandwiches, la maison de pierre grise, les lits blancs d'apaisement, c'était comme ça la vie, ça le sera toujours, il y a des souvenirs, il y a des visages, il y a des confiances, et puis tellement d'amour.

 

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