l'immédiate
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collision des continents 17.05.04 je voulais la rencontre, et c'est la collision. place Hachiko, vibrante dans la foule fleuve, je croyais au désir, je traversais l'avenue en fermant fort les yeux - il me dira tout à l'heure qu'il me regardait marcher depuis les étages du café - toute entière dans le flot, j'avançais jusqu'au bord, et puis sa main très vite près de la mienne sur la rampe des escaliers, et ses yeux, ses yeux bruns et bleus, une bouche de pulpe rouge, l'anglais le plus étrange du monde, la collision superbe des continents. je tanguais légèrement. la vague folle, ma poitrine, lascive immédiatement féline et désinvolte, penchée sur sa tristesse et puis la buvant toute, l'emmenant avec moi dans la ville monstrueuse, la grande ville sans repos qui nous épuise le corps, qui nous protège, pour descendre au hasard des escaliers de brique, des couloirs en miroir, jusqu'au bar complètement vide où viennent les confidences, tout de suite les confidences, jetées crues et souveraines comme les taches de lumière, sur le bois laqué noir, que font les grandes fleurs blanches des bouquets d'ikebana.
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