l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

sumo

23.05.04

au tournoi final de la saison de sumo, avec Sanae et Miyuki-chan, après les légendaires photos au bras (épais) des sumos en costume d'apparat, on s'installe dans les tribunes avec nos bentos de yakitori et nos jumelles, on suit attentivement l'entrée en scène de chaque nouveau combattant, il faut que je secoue les filles parce qu'elles s'emmêlent les pinceaux dans les noms ou qu'elles ne crient pas assez fort pour encourager mon chouchou Hakuho, évidemment ça les fait pouffer de rire toutes les deux, Miyuki-chan court chercher du sake, j'enguirlande les Américains d'à côté qui se moquent copieusement du spectacle, et c'est vrai que plus encore qu'un sport peut être c'est une représentation, une représentation avec ses propres épiphanies, il y a un moment dans le combat où se saisissant à bras le corps les deux magmas de chair se confondent, et se tiennent, l'un dans la puissance de l'autre, des minutes longues et belles où le corps est seule force, des minutes en suspends, toute l'éternité.

 

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