l'immédiate
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my favorite J-girls 24.05.04 je n'ai pas raconté le festival des temples portatifs d'Asakusa. je n'ai pas raconté les néons à la blade runner d'Akihabara. les plages noires d'Enoshima. les pique-niques sur la terrasse du toit de l'immeuble, paniers d'osier et nappes à carreaux, avec les garçons qui jouaient au foot dans les lumières du soir, et m'envoyaient chercher le ballon chez les voisins du dessous sous le mauvais prétexte de pratiquer mon japonais (la deuxième fois, la fille du docteur F était là, elle rentrait de Bordeaux, elle m'offrit à boire du vin plutôt que du thé, elle en fut ravie, mais pas autant que moi). je n'ai pas raconté les journées entières à écouter des disques dans les sept étages de Tower Records. la gymnastique rituelle du matin des ouvriers du chantier en face de mes fenêtres, et la petite musique ancestrale qui sonne tous les jours dans les rues à cinq heures. je n'ai rien dit du corps de Yoshi. son allure de grand chat, entière passée en moi. le jour où j'ai croisé par hasard Miyuki-chan sur le pont de Shibuya, en bas de chez moi, et Tokyo est devenu mon village. la tour voilière où vivait Hiroyuki, la présence murmurante de la mer dans le noir, et comme j'étendais les bras pour rêver sur la terrasse. je n'ai pas raconté le café 3-4, son improbable jeu de mots (3-4/san-shi/sun-sea), son secret sans adresse dans les rues de la ville, que je ne savais jamais retrouver sans l'aide de Sanae, je n'ai pas raconté, je ne raconterai jamais assez, toute la complicité de Sanae-san, Yukie-chan, Miyuki-chan, mes formidables, inoubliables J-girls, celles qui rendaient la ville réelle et puis si belle au coeur.
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