l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

Tokyo inside

26.05.04

le mouvement au ralenti. à six heures, la rue immense dans la lumière, une sorte de scintillement dans l'air. les taxis filaient déjà sur Meiji-dori. j'ai acheté une bouteille de thé vert à la gare de Shibuya, le thé dont Ichikawa Ebizo fait la publicité partout dans le métro, et qui était en offrande au grand Bouddha le jour de cette belle promenade à Kamakura avec Toshi (j'avais tellement ri). le Narita Express était un souffle. tout s'en allait comme en rêve. à la douane, la jeune employée m'a demandée l'autorisation de passer mes chaussures aux rayons X. elle m'avait donnée de petites sandales de bois pour patienter. au bout du terminal, je regardais la foule, les hôtesses de l'air anglaises avec leurs gros chignons blonds, les hommes d'affaire tout juste débarqués de l'hôtel, les tendres enfants eurasiens. je me suis avancée face à la baie vitrée. deux jeunes types prenaient les avions en photo avec des numériques fraîchement déballés de leurs boîtes. à côté de moi, un homme aux traits extraordinairement doux, les yeux clos, tendait son visage au grand soleil liquide. whether you can see or not, everything is inside. il avait un très bel accent britannique. il souriait. ça n'est que lorsqu'il s'est retourné que j'ai aperçu sa canne blanche. tout était clair et sans tristesse.

 

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