l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

Seibu

10.03.04

au grand magasin Seibu, les vendeuses attentives qui marchent sur mes pas, les plus téméraires qui me parlent, toujours en japonais, j'adore le choix de leurs mots - des mots simples et bien dits, ou calqués de l'anglais, leur façon extraordinaire de les articuler - je hoche la tête poliment, souriant mais sans rire, ça dure parfois des heures, montrant du doigt un flacon, un catalogue que je ne peux pas déchiffrer, le superbe dialogue de sourds, je m'y absorbe entière, et on me donne des cartes, on me fait des paquets, des sourires merveilleux, assise sur des canapés à attendre je ne sais quoi, elles m'accompagnent de mille mots, mille mots que je ne comprends pas, ça n'a pas d'importance, je suis futile et libre, chaque mur qui se dresse est aussi un repos, dans l'amour d'un pays ou d'une langue lointaine j'apprends d'abord à jouer de mes propres limites.

 

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