l'immédiate
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en avant de la vie 23.03.04 un été dans la mer. je me souviens le soir, Antoine dans les grandes vignes, ma robe tache de couleur, la chaleur entre nous. on marchait sur les plages, le ruban chaud et doux, les petites criques secrètes en dehors de la nuit. il y avait des films projetés à ciel ouvert le soir sur les places pleines, des lampions dans les rues, du thé glacé maison aux bars de bord de route. le matin sur le bateau je le regardais en proue, ses yeux tristesse marine, il était là souriant à demi et déjà au lointain, d'autres planètes plus à lui, étranges et fantastiques, dont je ne savais rien. Antoine le soir encore, accoudé au jukebox, souriant aux enfants, à l'aise dans tous leurs jeux, une comète dans l'année de mes quinze ans. Antoine quatre ans plus tard, de par les routes d'Europe et d'ailleurs, dans un parc au printemps, un autre squat à Paris, les yeux clairs, transparents, et puis hochant la tête doucement en me voyant. Antoine, ta gueule d'ange malheureux et sublime, loin loin loin en avant de la vie, je n'oublie pas.
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