l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

les grands félins

03.12.05

pourtant rien ne se résout. il faut prendre le temps. un refuge, du sommeil, une certaine qualité de silence, l'odeur des jacinthes et des grandes tubéreuses. à nouveau M me glisse sur le corps comme une ombre, il est là dans la nuit, il fume, il va dans la vie avec la violence douce, souple et languide des grands félins que je reconnais de dessous la peau et qui m'apaise, il est de la chair rare de ces garçons qui me rassurent, parce que je peux être avec eux sans jouer, sans expliquer, sans nécessité de parler, parce qu'eux-mêmes fous de désir au monde et brûlants pour peu que la lumière soit bonne savent ce qu'il en est de se jeter à corps plein dans une langue, une écriture, un désir ou l'eau tumultueuse d'un torrent, parce que dans l'étroitesse d'une même pièce nous nous absorbons de concert, tranquilles, heureux, sans attente extérieure et que si je m'effondre encore, à bout de forces, tu ne me jugeras pas, tu ne me ménageras pas non plus, tu diras viens, tu fermeras la nuit et tes bras entiers sur moi.

 

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