l'immédiate
journal d'O.

journal d'O.

 

 

que toute prison s'effondre

 

la grande maison fatale, et sombre, et tendre, humide comme une bouche avec les crocs légèrement plantés dans les poignets lorsque je descends les escaliers immenses - éberluée - et tourne, tourne, tourne, en ma peau chavirée les visages les miroirs s'étirent se distordent - masques et sabres, le rasoir amoureusement à l'oeil et qui le déshabille - doucement, doucement - paupières fendues comme j'aime et comme je voudrais écarteler encore - si douce ? - à la fenêtre la pulpe rouge et blanche des doigts pressés fort au givre, à la fenêtre le garçon aux cheveux noirs et qui m'appelle du jardin - si beau et brisant la vitre du profond de son bras, m'attirant au dehors magnétique et comète de rage folle je voudrais le gifler lui rentrer dans la peau toutes les langues de verre tombées au sol neigeux - il s'en fout - il sourit - abyssal dans ma peau l'écho de sa bouche rouge veut dire toujours là et je veille.

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samedi 31 décembre 2005