l'immédiate
journal d'O.

 

 

vies antérieures

04.06.05

les mains de P, tout de suite profond dans la peau, la bouche de F dans mes cheveux, je renoue par fragments les images, les bris de voix et de langues d'une vie qui me semble antérieure - tout s'effondre toujours si vite, c'est aussi une splendeur. L est dans le couloir et puis j'entends son souffle, je cherche sa chair à chaque instant - cette ville sans elle n'a pas de sens - debout dans l'encadrement de la fenêtre dans ma robe noire je me vois toute entière dans l'oeil-cinéma de F et quelque chose m'agace, quelque chose d'imbécile, l'illusion idiote ramenée à sa pâleur de jeu et fol orgueil, les cartes à plat, passion rompue, pourtant si belles ses mains brunes sur ma gorge et si tendre son souci toujours de me nourrir, de m'assouplir entière aux ardeurs de son coeur : c'est autre chose encore que je désire, c'est plus vite, plus profond, plus loin et plus dangereux, c'est ne plus avoir même le choix.

 

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