l'immédiate
journal d'O.

 

 

la dureté du départ, la dureté plus encore de l'arrivée

14.05.05

une tristesse folle m'encombre le coeur. tout à l'heure, la ville par la fenêtre qui s'échappait, et puis la mer, les hautes montagnes vernies de neige, rivières du bleu des yeux des garçons aimés, la courbe souple des glaciers... je pleurais comme une enfant, et la petite grand-mère assise à côté de moi sortait de son grand sac des mouchoirs en papier, des bonbons doux au miel et des histoires encore longtemps pour m'accompagner, me consoler, tout à travers la mer tasmane, le désert australien et jusqu'à la tendresse de Changi airport : à Singapour, debout dans les tournesols, je retrouve le goût de la grande foule, la douceur, les lettres de J et l'air liquide des mégapoles asiatiques, je traîne encore dans l'exil de ma langue, ce suspend du temps que prodiguent seuls la grande fatigue et les aéroports - à Roissy soudain peut être j'ai retrouvé cet autre visage, celui qui ne se donne jamais absolument.

 

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