l'immédiate
journal d'O.
Christchurch, Nouvelle-Zélande

 

 

les filles savent

24.03.05

dans les cafés le soir, les fines lumières de la nuit en guirlande autour du coeur, grands plateaux anglais de scones, confiture et shortbread, le thé earl grey dans des porcelaines blanches et la trace rouge des lèvres trace violente sur le rebord, un disque de Billy Holiday qui passe et repasse, toujours le même et N essuie du bord de ses cils l'ombre des larmes du souvenir, Anna râle et rit, je tiens sur mes genoux le chat noir du café qui a posé sa toute petite tête dans la paume de ma main, on sort très tard, on court dans le souffle vif de la ville, on sème notre tristesse douce au tournant d'une rue ou du labyrinthe des rêves d'un vidéo-club, dans le salon feu flambant comme en hiver avec des couvertures tous les rideaux tirés Brando qui crève l'image les larmes aux yeux pour un oui pour un non, les filles savent, c'est une façon détournée et plus tendre de pleurer pour les vraies raisons.

 

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