l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

comme elle se brise

27.11.05

et rentrer seule dans la nuit. la bruine, le froid, le silence, l'obscurité sans mystère de la ville - les types en meute sur le boulevard richard-lenoir - toute ma peau accrochée aux écorces - l'odeur des vases molles de la seine - il n'y a rien à faire - des larmes idiotes et les laisser sortir - dans la rue je suis folle de douleur et un type tranquille, heureux, trouve le moyen de me dire que je lui semble tombée d'un film - l'héroïne qui marche droit devant elle et qui sait où elle va, dit-il - ironie suprême - je ne m'en sors pas d'être moi-même, je suis plus naturelle en mode cinéma - et puis défaite, à bout de forces, dans l'eau brûlante du bain la peau se décolle des os, elle s'échappe, elle s'efface, elle me brûle et me porte à la fois - stop, stop, l'horreur des mots qui ne vivent rien - c'est tout.

 

avant - après
index - journal
ego -
archives -

© 1999-2005