l'immédiate
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devenir-louve 19.10.05 oui, les films de Debord la nuit et les bras brûlants de L et les daifuku soyeux comme de petits animaux que je lui pose dans la bouche, mais comment marcher dans le quartier latin l'air de rien, comment être léger, tout ce que cette ville a à transpirer d'histoire, de révolte et de compromission m'a toujours serrée à la gorge - toute cette pierre mémoire, pierre imbibée, et pourtant lisse, et pourtant propre - dans une ruelle une porte ouverte une bouteille de bordeaux et P qui nous parle en Whitman, j'accepte être d'abord faite de colère et de non-concession sur le réel, j'admets aussi ne vivre que pour/par/avec/dans le désir - et donc le corps, et l'écriture - tout est si violent, violent encore le regard des hommes dans la rue dès lors que P s'efface, je pourrais devenir louve jusqu'à l'attaque quelques fois je pourrais déchirer, je ne croirai jamais au mythe de la femme libre, je ne plierai pas mon désir à des modèles précis, à des images extérieures, je ne me laisserai pas dire que je dois m'apaiser - dans la nuit froide et puis qui mord les doigts L est tendre et si belle, nous marchons droit devant, puissantes et du même pas.
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