l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

d'amour irraisonné pour la ville

22.09.05

Sanae-san dans un café parisien, c'est dans sa voix que je reconnais le Japon, c'est dans sa voix que j'ai appris le japonais que j'aime, c'est dans son rire aussi et sa façon de m'appeler O-chan, dans sa confiance que je suis bien - et rien ne me manque comme Tokyo me manque, l'amour fou et le plus fort, le plus irraisonné, l'ivresse aux rues l'élan la foule l'inexplicable liberté - Tokyo pourtant l'expérience de la plus intense solitude - solitude extrême dans ma langue, dans ma peau, la forme même de mon corps - solitude sans souffrance et sauvée sans cesse par le désir puissant - la ville ne donne rien mais la ville alimente, la ville nourrit, et je la trouvais vive jusqu'au fond de mes rêves - Tokyo la ville hideuse, la ville sublime, réglée jusqu'au dégoût, se débordant sans cesse - Tokyo qui me manque comme un corps, la force d'une étreinte - Tokyo toujours je traverse le pont immense en écartant les bras dans le vent - la ville est large, liquide, elle s'allonge dans la nuit - je nage sans peur dans les lumières.

 

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